Les addictions sont souvent liées à des traumatismes ou à des expériences douloureuses, parfois anciennes, qui n’ont pas été totalement digérées. Pour faire face à ces émotions difficiles (peur, colère, tristesse, honte), certaines personnes se tournent vers des conduites addictives qui fonctionnent comme un « refuge » temporaire.
L’EMDR vise à :
- Retraiter les souvenirs douloureux qui déclenchent des émotions intenses.
- Réduire l’impact émotionnel de ces souvenirs sur le présent.
- Apporter de nouvelles perceptions face à des situations qui semblaient auparavant incontrôlables.
- Libérer des blocages inconscients qui alimentent les comportements répétitifs.
- Réduire la dépendance émotionnelle à l’addiction en proposant d’autres façons de gérer le stress et la douleur intérieure.
En diminuant la charge émotionnelle, l’EMDR aide à réduire le besoin de recourir à une substance ou à un comportement addictif comme moyen d’apaisement.
Quels bénéfices attendre de l’EMDR dans le cadre des addictions ?
Un suivi en EMDR peut avoir plusieurs bénéfices :
- Réduction du stress et de l’anxiété : en apaisant les souvenirs douloureux, on réduit les déclencheurs émotionnels des comportements addictifs.
- Moins de culpabilité et d’émotions négatives : l’EMDR permet d’apaiser le poids émotionnel associé aux conduites addictives.
- Amélioration de l’estime de soi : en changeant la perception de certains événements passés, la personne retrouve une image plus positive d’elle-même.
- Capacité à affronter des souvenirs difficiles sans recourir à l’addiction comme échappatoire.
- Prévention des rechutes : en travaillant sur les déclencheurs émotionnels, on réduit le risque de retomber dans les anciens schémas.
- Renforcement de la résilience : l’EMDR permet de développer de nouvelles ressources intérieures pour mieux faire face aux difficultés futures.
- Amélioration des relations sociales : en diminuant la charge émotionnelle, la communication et le rapport à l’entourage s’apaisent.
Ces bénéfices se renforcent progressivement au fil des séances et s’inscrivent dans une démarche durable.
Quels sont les mécanismes-clés de l’EMDR pour les addictions ?
L’EMDR agit selon plusieurs leviers thérapeutiques qui expliquent son intérêt dans le cadre des addictions :
- La désensibilisation émotionnelle : grâce aux stimulations bilatérales, l’intensité des émotions associées à un souvenir ou à une situation déclenchante diminue progressivement.
- Le retraitement de l’information : les souvenirs liés à l’addiction sont reclassés dans le cerveau d’une manière plus apaisée et moins intrusive.
- La création de nouvelles associations positives : l’EMDR permet de remplacer les croyances limitantes (« je ne peux pas m’en sortir », « je suis faible ») par des représentations plus aidantes.
- Le renforcement des ressources intérieures : confiance en soi, capacité à gérer le stress, sentiment de contrôle.
- La prévention des rechutes : en réduisant la charge émotionnelle des déclencheurs, la personne devient moins vulnérable face aux situations à risque.
Ces mécanismes expliquent pourquoi l’EMDR peut aider à rompre le lien entre des souvenirs douloureux et des comportements compulsifs, offrant ainsi un soutien précieux dans la sortie de l’addiction.
L’EMDR est reconnue internationalement pour le traitement des traumatismes et du stress post-traumatique. Son utilisation dans les addictions repose sur le fait que beaucoup de comportements addictifs sont liés à des blessures émotionnelles ou à des souvenirs marquants.
Ses effets constatés :
- Une diminution de l’intensité des envies compulsives.
- Une meilleure régulation émotionnelle.
- Une réduction des rechutes liées à des événements déclencheurs.
- Un sentiment accru de contrôle et de liberté.
- Une diminution des conduites d’évitement liées à la peur de ressentir certaines émotions.
Cependant, l’EMDR n’est pas une méthode isolée. Elle est particulièrement efficace lorsqu’elle est intégrée dans un accompagnement global comprenant un suivi psychologique, addictologique ou médical si nécessaire.
Quand consulter pour une thérapie EMDR ?
Un accompagnement en EMDR peut être envisagé dans plusieurs cas :
- Quand l’addiction est liée à un traumatisme ou à un événement de vie marquant (accident, deuil, séparation, violence).
- Quand les émotions (peur, colère, honte, culpabilité) semblent ingérables et déclenchent la consommation ou le comportement addictif.
- Quand d’autres approches seules n’ont pas suffi.
- En prévention de rechutes, pour traiter les souvenirs ou les situations déclenchantes.
- Quand l’entourage constate des réactions émotionnelles disproportionnées par rapport aux situations vécues.
L’EMDR peut être adaptée aussi bien aux adultes qu’aux adolescents, en fonction des besoins et de la maturité émotionnelle.
Questions fréquentes sur l’EMDR et les addictions
Combien de séances sont nécessaires ?
Cela dépend des personnes et des objectifs. Certaines constatent des améliorations en quelques séances, d’autres nécessitent un travail plus long. En moyenne, un suivi peut durer entre 6 et 15 séances.
Est-ce douloureux de revivre certains souvenirs ?
L’EMDR peut faire remonter des émotions intenses, mais le cadre est sécurisé et le praticien accompagne tout au long du processus pour éviter toute surcharge émotionnelle.
Est-ce adapté aux adolescents ou aux jeunes adultes ?
Oui, l’EMDR peut être bénéfique pour les jeunes, en particulier si l’addiction est liée à des expériences précoces ou à des traumatismes. Les protocoles sont adaptés à l’âge et à la sensibilité de la personne.
Peut-on associer l’EMDR à d’autres thérapies ?
Oui, l’EMDR est souvent combinée avec d’autres approches (TCC, psychothérapie, suivi addictologique) pour une prise en charge complète.
Quels résultats peut-on espérer à court et long terme ?
À court terme, une diminution du stress et des envies compulsives. À long terme, une meilleure stabilité émotionnelle, une réduction des rechutes et une plus grande liberté intérieure.
Intégrer l’EMDR dans une démarche globale
L’EMDR est d’autant plus efficace qu’elle s’intègre dans un parcours global d’accompagnement :
- Associer avec un suivi psychologique ou addictologique : pour travailler aussi sur les comportements et habitudes du quotidien.
- Prendre soin de son hygiène de vie : sommeil régulier, alimentation équilibrée, activité physique.
- Apprendre des techniques complémentaires de gestion du stress : respiration, relaxation, méditation, pleine conscience.
- Impliquer l’entourage : bénéficier du soutien de proches pour renforcer les effets.
- Avancer pas à pas : fixer des objectifs progressifs et réalistes.
- Utiliser des outils pratiques : journaux émotionnels, applications de cohérence cardiaque, exercices de pleine conscience.
Cette intégration favorise une amélioration durable et renforce la capacité à prévenir les rechutes.
À retenir
- L’EMDR est une approche thérapeutique centrée sur le retraitement des souvenirs douloureux.
- Elle est particulièrement utile lorsque l’addiction est liée à un traumatisme ou à des émotions difficiles.
- Elle aide à réduire les envies compulsives et à prévenir les rechutes.
- Utilisée seule ou en complément, elle s’intègre efficacement dans une démarche globale de soin.
- Son efficacité repose sur la régularité des séances et sur l’implication active de la personne accompagnée.
💡 Page à visée informative : l’EMDR est un accompagnement complémentaire. En cas d’addiction sévère ou persistante, il est important de consulter un professionnel de santé.