Le nombre de spermatozoïdes chute partout dans le monde depuis plusieurs décennies. Leur concentration est passée de 101 à 49 millions d’unités par millilitre de sperme entre 1970 et 2018, soit une baisse de plus de moitié, impactant fortement la fertilité des hommes. Si une partie des causes d’infertilité reste du ressort de la médecine conventionnelle (causes génétiques, anatomiques, accidentelles, infectieuses, etc.), la naturopathie a néanmoins toute sa place face aux causes environnementales (liées aux habitudes du quotidien, à l’hygiène de vie) qui sont de plus en plus prégnantes.
Quel impact de l’alimentation sur les spermatozoïdes ?
Malbouffe et fertilité : les liaisons dangereuses
En 2019, une étude de l’université de Harvard a fermement identifié la malbouffe comme facteur de déclin de la fertilité masculine. La consommation d’aliments pauvres en nutriments, en vitamines et en antioxydants (en grand nombre dans les fruits et légumes principalement) entrave le bon déroulement de la spermatogenèse, c’est-à-dire la production de spermatozoïdes.
De plus, l’alimentation industrielle, trop sucrée, trop salée, trop transformée, augmente le risque de maladies cardiovasculaires, de diabète, d’obésité qui sont également des freins à la fertilité.
Par exemple, une étude de l’université de Boston a montré que la consommation de sodas, tant chez les femmes et que chez les hommes, était associée à une réduction de 20% de la fécondabilité. Même une consommation modérée semble entraîner une baisse de la fertilité, avec un impact plus important chez les hommes. Les boissons énergisantes sont également dans le viseur.
Le plat préféré des spermatozoïdes
Ce qu’ils adorent :
- Des « bons gras », les oméga-3, à consommer quotidiennement. Ils augmentent le nombre de spermatozoïdes, améliorent leur motilité et leur morphologie. Misez sur les poissons gras comme les sardines et les maquereaux, mais aussi l’huile de colza extra vierge, les noix, les graines de chia… Il est aussi possible de se complémenter en oméga-3 si besoin, à voir avec un.e professionnel.le de santé.
Il existe aussi certains nutriments particulièrement appréciés des spermatozoïdes. Pour ne citer que les principaux :
- La vitamine B9 (acide folique), naturellement présente dans les légumes verts, les œufs et les oléagineux.
- Le sélénium qui peut améliorer la qualité du sperme, en particulier la motilité des spermatozoïdes. Il suffit de manger 2-3 noix du Brésil chaque jour pour couvrir nos besoins.
- Le magnésium qui sert entre autres à produire la testostérone, elle-même responsable de la spermatogenèse. Il se trouve facilement dans l’alimentation (oléagineux, graines de sésame, banane, avocat…). Mais attention, le stress augmente les pertes en magnésium, il peut donc être nécessaire d’augmenter ses apports si l’on a un train de vie particulièrement stressant.
- Le zinc qui a également un effet sur la sécrétion de testostérone. On le trouve principalement dans les coquillages, les huitres… des aliments souvent peu consommés au quotidien. Il peut donc être intéressant de se complémenter en se faisant accompagner par un.e professionnel.le de santé.
En bref, pour booster sa fertilité, le premier réflexe est de soigner au maximum son assiette, d’apporter tous les nutriments en quantité suffisante et de bien les assimiler pour favoriser la production de spermatozoïdes en bonne santé !
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Tabac, drogue et alcool : le trio anti-fertilité
Les toxines de la fumée de cigarette entravent la motilité des spermatozoïdes et la qualité du liquide séminal (fluide dans lequel ils baignent). Il est démontré que la cigarette endommage la structure et la forme des spermatozoïdes, causant l’infertilité. Si vous êtes en projet bébé, je ne peux donc que vous recommander d’arrêter de fumer, en vous faisant aider si besoin. En attendant d’y arriver, augmentez vos apports en anti-oxydants, notamment en vitamine C : cela améliore la qualité du sperme chez les fumeurs.
Les fumeurs de cigarettes ne sont pas les seuls concernés par une baisse de fertilité : le principe actif du cannabis (le THC) peut inhiber la fécondation de l’ovule par le spermatozoïde et limiter sa mobilité. En présence de THC, les spermatozoïdes peuvent tenir un rythme soutenu pendant 6h seulement, une durée parfois insuffisante pour atteindre l’ovule. De plus, la consommation régulière de cannabis diminue la concentration de spermatozoïdes.
Enfin, l’alcool aussi altère la morphologie et diminue la production des spermatozoïdes. Plus vous consommez d’alcool, plus il y aura une détérioration progressive de la qualité du sperme. Chez les couples dont les 2 partenaires ont bu 4 verres ou plus par semaine, une étude démontre que les chances de grossesse étaient inférieures de 21% par rapport aux couples qui buvaient moins de 4 verres par semaine. Si vous souhaitez faire un enfant, cela vaut certainement la peine de boire modérément pendant quelque temps !
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Perturbateurs endocriniens, késaco ?
Au palmarès des éléments les plus détestés par les spermatozoïdes, nous retrouvons les fameux perturbateurs endocriniens. Ce sont des substances chimiques qui peuvent interférer avec le fonctionnement naturel de nos hormones. Leur principale cible sont les hormones dites “stéroïdiennes”, qui interviennent dans la croissance et les fonctions sexuelles.
On sait aujourd’hui qu’une exposition aux perturbateurs endocriniens induit une baisse de la qualité du sperme, une augmentation des anomalies de la fonction de reproduction, un abaissement de l’âge de la puberté, etc.
Le problème c’est que les perturbateurs endocriniens sont largement présents dans notre environnement. On les absorbe au quotidien par les voies respiratoires, digestives et cutanées. Par exemple, les aliments cultivés avec des pesticides, les emballages alimentaires, les produits ménagers, les cosmétiques, les objets en plastique ou matières synthétiques sont des potentielles sources de perturbateurs endocriniens. D’ailleurs, les habitants de régions agricoles cultivées aux pesticides sont davantage victimes de troubles de la fertilité.
Lors d’un projet bébé (et en général !), il est pertinent de les éviter autant que possible en choisissant des aliments issus de l’agriculture biologique, des produits ménagers et cosmétiques naturels, de la peinture écologique, etc.
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Un conseil bonus pour des testicules au top
Les spermatozoïdes ont besoin d’être stockés dans des testicules à moins de 35 degrés pour bien fonctionner. C’est pour cela que ces derniers sont situés en dehors du corps qui lui est à 37 degrés. Pour les garder bien au frais, attention aux téléphones portables dans les poches ou au PC portable posé sur les genoux, aux sous-vêtements et pantalons trop serrés qui compriment les testicules… Privilégier des pantalons et des sous-vêtements amples en coton, qui permettent l’évacuation thermique, contrairement aux tissus synthétiques.
Bon à savoir : les spermatozoïdes sont fabriqués en continu et entièrement renouvelés tous les 3 mois. 3 mois, c’est le temps qu’il faut, en moyenne, pour faire un « reset » en naturopathie. Lorsque l’infertilité est causée par des facteurs environnementaux, vous pouvez obtenir des résultats probants assez rapidement en vous faisant accompagner !
par Marianne Fauchille, praticienne en naturopathie du réseau Médoucine.
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