Les jeunes enfants, avant de parler avec des mots, nous parlent par les expressions de leur corps, par les maux qui les affectent, par leur tonus, leurs pleurs, leur regard. Nous pouvons accompagner les premiers liens et leur développement grâce à une technique riche de possibles, l’EMDR.
Pourquoi utiliser l’EMDR avec les tout-petits ?
Les bébés et jeunes enfants qui ne parlent pas encore vivent les évènements, chocs, changements qui les concernent et concernent leur entourage, avec leur corps. Les expériences traumatiques qu’ils traversent peuvent rester stockées dans le cerveau et se manifester par des symptômes ou des comportements tels que des colères, des cauchemars, des difficultés avec l’alimentation, la perte de l’envie de jouer…
Avec l’EMDR, nous pouvons travailler avec eux, en alliance avec leurs parents, pour les aider à dépasser ces difficultés et pour leur permettre de retrouver leur appétit de vivre, de jouer, de se déplacer. En effet, l‘accompagnement en EMDR avec les enfants est très efficace pour accompagner les traumas et autres troubles psychologiques tels que l’anxiété, la dépression, les troubles alimentaires ou du sommeil, les deuils et traumatismes.
L’EMDR signifie “Eye Movement Desensitization and Reprocessing”, c’est-à-dire désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires. C’est une approche qui utilise les stimulations sensorielles, reconnue par l’OMS et la Haute Autorité de Santé dans l’accompagnement du stress post-traumatique et de certains troubles et associés.
L’EMDR va permettre de dépasser ce qui était enkysté, et qui produisait comme un blocage, un empêchement, et ainsi, d’aller mieux, de vivre le moment présent, de retrouver le goût à expérimenter dans le quotidien, à aller de l’avant, à oser prendre des risques. C’est une technique de la résilience, qui va remettre en mouvement le processus de la vie et ce qui est naturel pour l’enfant, mais qui était grippé, empêché.
L’accompagnement peut être très rapide, une ou deux séances ou peut prendre un peu plus de temps, mais rarement plus de 6 à 8 séances.

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Comment se passe une séance ?
Un entretien avec les parents va initier la séance. Il est très important de s’installer, de prendre le temps, de rassurer, de se donner mutuellement des gages de confiance.
Lorsque la pratique de l’EMDR se fait avec un patient adulte ou en enfant plus grand, celui-ci va suivre avec ses yeux un stylo, une baguette, un signal lumineux. Avec un tout-petit, ce sera des stimulations tactiles (petites pressions sur les pieds ou les mains) qui seront utilisées. Les stimulations sonores peuvent être utiles et efficaces avec les grands et les petits. Ce seront des claquements de doigts ou un petit objet sonore.
L’enfant tout petit sera allongé sur une table ou un tapis et nous allons utiliser avec lui de petites pressions appliquées alternativement à droite et à gauche, sur les pieds ou sur les mains. L’objectif est d’obtenir une détente et une mobilisation permettant une libération émotionnelle et un retraitement de la charge émotionnelle qui a accompagné le moment évoqué. C’est ainsi que cette technique pourra être utilisée de façon très sécure avec l’enfant et que l’on obtiendra une désensibilisation et un mieux être dans une atmosphère douce et respectueuse.
Ces moments sont intenses, les parents prennent leur bébé dans leurs bras s’il a besoin d’être rassuré. Il est tout à fait possible de mener cette rencontre avec un enfant tenu sur les genoux d’un parent.
Avec les enfants un peu plus âgés (à partir de 3 ans environ), le praticien va tout d’abord proposer à l’enfant de dessiner pour dire ce qu’il a à dire, ce qui l’inquiète ou le perturbe. Après les stimulations bilatérales alternées, il va proposer à l’enfant de faire un autre dessin voire un troisième au cours de la séance, afin de voir l’évolution de son monde interne et de ses représentations au sujet de l’évènement traumatique.
par Christelle Salomon, praticienne en EMDR du réseau Médoucine.
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