Je m’ennuie vite dans mon travail, mes collègues me rapprochent de prendre trop de dossiers, je ne comprends pas pourquoi mes collègues mettent autant de temps sur un dossier, j’anticipe les problèmes alors qu’ils ne sont pas encore arrivés. Voilà autant de phrases que j’entends souvent de la part des Haut Potentiel. Alors, comment mieux vivre le quotidien de l’entreprise ?
Des histoires ordinaires
Jean, n’a jamais eu à travailler dur à l’école, tout était facile. On lui donne 12 dossiers à gérer quand ses collègues, plus expérimentés, n’en gèrent que 6. Il quitte son poste et est remplacé par 2 personnes. Pour lui, c’est l’incompréhension.
Marie aime les challenges, quand ça bouge. Quand elle démarre un nouveau poste, c’est à 100 %. Mais au bout de 6 mois, ça tourne, alors elle s’ennuie. Elle attend pendant 18 mois pour qu’un changement de poste soit acceptable pour l’entreprise.
Marc m’a expliqué qu’il était arrivé au ComEx « par accident ». Qu’il s’était simplement trouvé au bon endroit, au bon moment.
Agnès, au QI de 145, s’est cachée toute sa vie, elle a appris qu’une femme ne devait pas faire de vague, être discrète. Pourtant ses collègues voient qu’elle est brillante. Agnès ne voit que les erreurs qu’elle commet, jamais ce qui est positif.
Des histoires comme celles-ci, j’en ai entendu beaucoup. Comme pour Marc et Agnès, le syndrome de l’imposteur est fréquent. Marc pense que c’est seulement la chance. Pour lui, comme pour beaucoup, il ne fait que son travail. Pour d’autres, c’est plus compliqué. Agnès perçoit également les signaux faibles, et est parfois considérée comme pessimiste. Pourtant, les signaux existent, souvent elle a raison. Mais en entreprise, cela peut être compliqué de faire comprendre ce que les autres ne voient pas.
Alors, comment faire avec ces différences ?
Nota : Tous les prénoms ont été changés afin de garantir la confidentialité.

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Mieux se comprendre pour mieux comprendre les autres.
La neurodiversité est une réalité. Nous ne fonctionnons pas tous de la même manière. Comme nous n’avons pas tous la même taille, la même pointure de chaussures ou les yeux de la même couleur, nous n’avons pas tous le même cerveau. Mais qu’est-ce qui change ? Il semblerait que les messages circulent plus vite pour certains, que les zones du cerveau qui s’activent sur un questionnement ne sont pas les mêmes. Ces différences permettent souvent d’analyser plus d’informations en moins de temps, l’une des conséquences de cela est une pensée divergente souvent plus large. Il y a parfois un regard sur le monde plus acerbe, plus de questions et d’interrogations.
Pourtant, les HP représentent 2,3 % de la population, soit environ 1,6 millions de personnes en France. La plupart ne le savent pas, et le vivent très bien. Alors, pourquoi parfois ça coince ? La recherche de compréhension survient quand l’adaptation devient difficile. Un fossé peut soudain se faire sentir avec les autres. Comprendre comment on fonctionne (et comment fonctionnent les autres) aide en général à ne plus subir et à choisir.

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Oui, mais au travail, on fait comment ?
Au-delà des grandes théories, le fait est que les personnes passent souvent par une prise de conscience d’elles-mêmes pour mieux identifier leurs propres besoins. Une meilleure connaissance de soi et du fonctionnement des autres permet de réellement sortir des impasses. Cette connaissance permet également d’anticiper les éventuels conflits en entreprise, d’être plus patient et de prendre le temps avec ceux qui en ont besoin. Et pour éviter l’ennui, certains vont se construire un poste sur-mesure, d’autres s’investir dans des associations pro ou encore organiser leur semaine en fonction de leur charge de travail réel.
Après un accompagnement, Jean continue à prendre deux fois plus de dossiers mais s’organise des après-midis « tranquilles » quand il est en avance.
Marie passe du temps avec ses collègues et prend du temps avec chacun. Elle aime les connaître et s’autorise du temps avec eux. L’entreprise où elle travaille utilise également cette compétence dans les périodes de changement. Elle est devenue un atout pour l’entreprise. Marc a pris conscience de sa valeur et a arrêté de s’excuser d’être là où il est. Il a déployé ses ailes et prend encore plus de plaisir au travail. Agnès a pris confiance, ne craint plus de faire des erreurs et ose. Elle a continué de monter dans son entreprise et est plus affirmée.
Chaque personne est différente et a des ressources qui lui sont propres. Ne plus se considérer « en dehors de la norme » mais plutôt avec une norme légèrement décalée aide beaucoup. Et il ne faut pas oublier : « Chacun est prisonnier de l’histoire qu’il se raconte sur lui-même. » Bernard Werber.
Et chacun peut choisir de se reconstruire une histoire différente et qui lui convient…
par Nadège Barbe, praticienne en coaching du réseau Médoucine.
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